Les trappistes du Val Sainte-Marie

 

Le petit vallon situé entre Lizine et Malans est surnommé  » le val Ste-Marie « ,  » la ferme du Roucheret »  ou encore « Les Trappistes ». Ce dernier n’est pas un surnom au hasard, puisque de 1834 à 1849, des moines trappistes se sont installés au Val Ste Marie.
Les trappistes est un nom commun donné aux cisterciens reformés de la stricte observance.

La trappe connut, ses périodes fastes et ses vicissitudes.

Rancé qui eut un début de vie difficile auprès des siens décide de s’installer à l’abbaye de la Trappe, il y instaure de l’ordre auprès des fidèles de l’abbaye. L’abbé Rancé est beaucoup plus strict que dans les autres abbayes. Des restrictions alimentaires, pour la viande, le poisson, les œufs, les sorties étaient réglementées. Cependant malgré les austérités quotidiennes, l’attitude chaleureuse de l’abbé, ainsi que la convivialité rendaient à l’abbaye un caractère agréable à vivre, ce qui attira de nombreux moines à convertir en trappiste. L’abbé Rancé donna donc naissance à l’Ordre cistercien de la stricte observance.

L’abbaye de Bellevaux vu sa prospérité de 1819 à 1830, mais la révolution détruisit le monastère. Démunit de tout, il quitte Bellevaux en vue de trouver une autre abbaye, attendant les décisions du gouvernement, les moines décident de se diriger vers la suisse. Mais ce n’était que provisoire.

En 1831, le Grand conseil s’occupa de trouver un domicile aux trappistes de Besançon, se prononça pour l’ancien couvent des Carmes de Géronde.

Les moines arrivèrent donc à Géronde en 1831, ils y consacrèrent 3 ans. Trois années de survie de durs travaux de restauration, de jardinage, d’entretien. En 1834, la fonte des glaciers des Alpes causa des inondations qui ravagèrent tout le pays. Le diocèse de Besançon ne les perdis pas de vue, est décidèrent de leur trouver un nouveau logement.

Et c’est ainsi que les trappistes après avoir choisis leur lieu décidèrent de venir à la ferme du Roucheret à Malans. Mais pour faciliter la venue des moines à Malans il fallait absolument que la commune de Malans cède un morceau du bien communal d’environ sept journaux. Elle le promit et tint parole, il fallait encore que le chemin passant devant la maison fût détourné, elle s’y obligea. L’acte d’achat sous seing privé fut passé le 8 septembre 1834 chez Me Cary à Amancey. Comme c’était la fête de la Nativitéla Sainte Vierge, on mit le nouvel établissement sous son invocation, et la maison, appelée jusqu ‘alors « la ferme du Roucheret » ou encore l’étable de Bethléem », devint «le val Sainte-Marie.

L’acte d’achat sous seing privé fut passé le 8 septembre 1834 chez Me Cary à Amancey. Comme c’était la fête de la Nativitéde la Sainte Vierge, on mit le nouvel établissement sous son invocation, et la maison, appelée jusqu ‘alors « la ferme du Roucheret » ou encore l’étable de Bethléem », devint «le val Sainte-Marie.

  1. Bardot qui dessert la paroisse d’Amondans ne permit pas au religieux de passer outre, il les forçat à s’arrêter quelques heures chez lui. Il ne manqua pas de leur servir un repas complet, puis ensuite ils descendirent jusqu’au val sainte marie. Ils firent leur entrée le 11 novembre 1834, à neuf heures du soir, par un beau clair de lune. Il y arrivèrent en procession avec une croix et en chantant le Te Deum.

Mr le curé et le maire de Malans, ainsi qu’une grande partie des habitants s’y étaient rendus pour assister à la cérémonie d’entrée et prendre part à la joie des religieux. Tout le village apporta tout le nécessaire pour les loger et les nourrir dans les premiers moments. Tout le diocèse fut satisfait, les autorités civiles leur firent même savoir qu’ils pouvaient compter sur elles pour les protéger et les défendre au besoin. L’état du Val Sainte Marie était bien misérable lorsque les trappistes en ont prit possession, il eut fallu donc beaucoup de travail et de persévérance pour obtenir un lieu convivial. Malans surnommait  la petite ferme « l’étable de Bethléem », car ce n’était qu’un terrain accidenté en friches, ou l’habitation n’était pas pensable tellement c’était misérable. Le Val Sainte Marie était connu par les régions communes par le lieu où ont tué soixante-dix loups. Et il fallu de nombreuses années pour purger la vallée de ces animaux, qui pendant longtemps, en ont rendu le séjour dangereux aux hommes ainsi qu’aux bestiaux, parce que tout les y attiraient, les cavernes, les bois, et la grande solitude du lieu.

Quant Bonaparte demanda aux communes de vendre, Malans vendu la ferme du Roucheret, qui fut rachetée par La famille Garnier, qui chercha à en tirer parti par le moyen du défrichement. Un bâtiment neuf y fut construit pour un cultivateur. C’est ainsi que les trappistes trouvèrent cette solitude lorsqu’ils en firent l’acquisition.

Extrait de la règle de la Trappe:

–  A minuit, 1h, ou 2h (selon les festivités) levé pour Matines
–  A 4h Angélus et études des psaumes
–  A 5h30 prime suivi du chapitre des couples, où l’on s’accuse des fautes extérieures contre la règle.
– A 6h30, le travail
– A neuf heures environ, Tierce, la Grande Messe et sexte.
– A 10h30, le dîner qui consiste en un potage, une portion de racines ou de légumes, et des fruits pour dessert.
– A midi l’Angélus puis la Méridienne.
–  A 1 heure None, ensuite travail manuel.
– A 3h ¾ la méditation ensuite Vêpres.
– A cinq heures le souper qui consiste en une portion de légumes et du fromage ou des fruits.
– A 6 h ½, la lecture spirituelle, ensuite Complies.
– A 8h le coucher.
(Après le travail du matin et du soir, ainsi qu’après le repas, il y a une demi-heure de temps libre que chacun emploie à lire, à prier ou à voir ses supérieurs pour ses besoins spirituels et corporels.)

Il n’y avait donc ni habitation pour se mettre à l’abri, ni terres en valeur pour donner du pain. Cependant ces religieux ne perdirent pas courage et se mirent au travail pour défricher. En 1838, l’abbé de Sept-Fontaine en visite au Val Sainte Marie vu les conditions de vie de ces trappistes est engagea les fondations d’une église. En 1843, le corps de ferme est agrandi, le moulin est terminé, le logement des voyageurs et des retraitants déjà habitable, le monastère et l’église commencés, le désert défriché en partie.

La fin des trappistes au val Sainte-Marie :

Entre 1835 et 1840, il y eut 34 religieux au val sainte marie dont cinq prêtres. Le cardinal Mathieu encouragea les moines à construire une église et un monastère. Avec beaucoup d’ardeur et de travail les moines entreprirent la construction de ces édifices. Les moines travaillèrent durant tout l’été de 1838, les murs s’élevèrent de plus en plus mais lorsque qu’il fallut régler les travaux, l’argent vint à manquer. Le chapitre général de 1838 décréta donc que la maison devrait être dissoute vu l’état misérable du monastère du Val Sainte Marie.

Malgré les réclamations et la volonté des trappistes de conserver cette communauté, le diocèse fit l’acquisition de l’abbaye de Grace-Dieu pour proposer aux trappistes du Val Sainte Marie un monastère plus convenable.

Les trappistes quittèrent ainsi le Val Sainte Marie en août 1849 pour se rendre à l’abbaye de La Grace-Dieu. Ils l’auront occupé pendant 15 ans. De novembre 1834 au mois d’août 1849.

Une fois que les trappistes eurent quittés le Val Sainte Marie, plusieurs organismes occupèrent ce lieu.

Cet ancien monastère porte aujourd’hui le surnom de « colonie » car il y eut durant des années une colonie de Reins, puis de Belfort qui s’y installèrent.

Puis la commune de Malans en devint propriétaire. De nombreux mariages ont été célébrés à la colonie, ainsi que d’autres manifestations notamment la plus célèbre : La choucroute.

Enfin  la commune vendue cet ancien monastère à une colonie allemande, actuel propriétaire.